“De l’émergence du clip interactif”

Sans remonter aux sources de l’image en mouvement, on peut remarquer que l’émergence des nouveaux médias visuels est forcément lié à la musique, l’un étant au service de l’autre et inversement.

Affiche du film "Le Chanteur de Jazz", 1927

Affiche du film

Tout le monde a en tête le cliché du pianiste accompagnant la projection des premiers films muets. Le premier film “parlant”, n’est-il pas un film musical, “Le Chanteur de Jazz” ?

En 1975, ne pouvant plus, comme il était devenu courant depuis l’apparition de la télévision, assurer la tournée des studios pour jouer en playback leur nouveau tube ,  “Bohemian Rhapsody”, tellement le succès était grand, le groupe britannique Queen décide de tourner une vidéo (c’est à dire un support spécifique à la télévision, contrairement aux différents films musicaux, y compris les “clips” d’ABBA).

De fil en aiguille, d’évolution technique en évolution technique, le video clip devient un “passage obligé” pour la promotion de tout morceau, artiste ou groupe musical.

En 1980, le lancement de la chaîne MTV avec le clip Video Killed the Radio Star, des Buggles, amène les réalisateurs à doubler de créativité pour que leurs vidéos sortent du lot.

En 1984, Mickael Jackson fait la différence et influence l’histoire du clip avec “Thriller”. Dans sa lignée et avec le développement du numérique, des réalisateurs “issus du clip” se font un nom et une renommée internationnale. On peut citer, entre autres Spike Jonze, Michel Gondry, Chris Cunningham, etc.


Michael Jackson-Thriller Dance envoyé par BryanAiki

Tout ça pour en arriver à ce simple constat:
depuis quelques mois (je ne pense pas qu’on puisse dire quelques années), on voit apparaitre les premiers “clips interactifs”. C’est une évolution normale, allez vous me dire. Oui, mais c’est nouveau.

Oh, bien sûr, il y a des précédents. Certains artistes comme Martin Greschen (aka Console) proposent depuis longtemps de petits modules interactifs inclus sur leurs CD. Des créateurs multimédia publient des DVD s’appuyant souvent sur la musique. Mais ce ne sont pas des clips ayant pour but de promouvoir tel ou tel morceau, ce sont des bonus expérimentaux, entrant dans la logique et appuyant la démarche de l’artiste, ou des créations originales.

Au vu des statistiques de vente du disque et de l’évolution du téléchargement légal, les majors comme les artistes ont bien compris que la promotion devait se faire, aujourd’hui, aussi sur Internet. Ce n’est pourtant pas la multiplication des pages “myspace” ni la diffusion de clips, souvent de pauvre qualité, sur des sites comme Youtube qui ont un réel impact sur les consommateurs.

Petit à petit, on voit donc apparaitre des sites dédiés à tel ou tel groupe, informant les fans des prochaines dates de concert, permettant de télécharger du contenu spécial, exclusif au web, d’obtenir des informations privilégiées… Mais à part diffuser des vidéos de meilleures qualité ou permettre l’écoute de certains morceaux, tout cela concerne l’(les) artiste(s) avant tout, et non “un” morceau particulier.

Et voilà qu’arrive Neon Bible, d’Arcade Fire. Il doit bien en avoir d’autres avant, mais c’est le premier que j’ai pu voir, et qui m’a fait m’exclamer: “Bordel à couilles, à l’ouest, du nouveau!!! Oh pinaise, vous avez vu ça? ils me foutent un morceau dans la tête sans me laisser passif!”. Et paf, que je te balance sur mon del.icio.us et que j’en parle aux copains.

Le site de Julien Velard me l’avait remis en tête, mais quand j’ai vu ce matin le site du jour de thefwa, pour l’abum Special Surprise de Luke Buda, et que je suis resté plusieurs minutes à flinguer du ptérodactyle, je me suis dit que l’idée faisait son chemin, et que peut-être on allait bientôt assister à l’émergence d’une nouvelle forme de promo musicale…

Et ça, contrairement à la drogue, c’est BIEN… :)
http://www.beonlineb.com/click_around.html (Neon Bible /  Arcade Fire)
http://www.julianvelard.com/ (Julian Velard)
http://www.specialsurprise.co.nz/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Clip_video

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